Mot de passe vs Passkey: la fin annoncée des mots de passe?

Pendant des décennies, le mot de passe a été le pilier de notre sécurité numérique. Mais à l’heure où les attaques par phishing, les fuites de données et les mots de passe trop simples se multiplient, ce rempart montre ses limites. Face à cette fragilité, une nouvelle approche émerge: les passkeys, des clés numériques invisibles à l’utilisateur mais redoutablement efficaces contre les intrusions. Portées par les géants du web comme Apple, Google et Microsoft, elles promettent une authentification plus fluide, plus sécurisée et sans mot de passe. Ce billet explore les différences fondamentales entre ces deux méthodes, leurs avantages respectifs et les implications pour les utilisateurs, les développeurs et les PME.
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Mots-clés
cybersécurité mot de passe passkey authentification WebAuthn FIDO2

Mot de passe: un vieux rempart fissuré


Le mot de passe repose sur un principe simple: une chaîne secrète que l’utilisateur doit mémoriser pour accéder à ses services numériques. Pourtant, cette méthode présente de nombreuses failles. La réutilisation du même mot de passe sur plusieurs sites facilite les attaques automatisées (credential stuffing), tandis que le phishing et les logiciels espions comme les keyloggers permettent de les voler sans effort. De plus, beaucoup choisissent des mots de passe faibles ou prévisibles, exposant leurs comptes à des attaques par dictionnaire ou force brute. Pour pallier ces risques, des solutions comme les gestionnaires de mots de passe, la double authentification (2FA) ou les CAPTCHA ont été adoptées, mais elles ne résolvent pas le problème fondamental: la dépendance à un secret humain, fragile par nature.

Je vous invite à explorer ces deux liens qui détaillent davantage les vulnérabilités liés aux mots de passes:

Sécurité des mots de passe : failles, attaques et bonnes pratiques.
Mots de passe : une nouvelle recommandation pour maîtriser sa sécurité.

Passkey: une clé numérique sans mot de passe


Les passkeys reposent sur un principe de cryptographie asymétrique: lors de la création d’un compte, votre appareil génère une paire de clés; une clé publique et une clé privée. La clé publique est envoyée au site web ou à l’application, tandis que la clé privée reste stockée localement sur votre appareil, protégée par une authentification biométrique (empreinte digitale, reconnaissance faciale) ou un code PIN. Lors de la connexion, l’appareil signe une requête avec la clé privée en prouvant votre identité sans jamais exposer de secret. Cette méthode élimine les risques liés aux mots de passe puisqu'aucun mot n'est à mémoriser, aucune donnée sensible transmise et une résistance native au phishing, aux keyloggers et aux attaques par force brute. De plus, les passkeys peuvent être synchronisées entre appareils via des services comme iCloud ou Google Password Manager, offrant une expérience fluide et sécurisée sur plusieurs plateformes.

Je vous invite à lire cet article intitulé "Les passkeys: la nouvelle génération de mots de passe" pour plus de détails techniques.

Et pour les PME, les étudiants, les développeurs ?


Les passkeys offrent des bénéfices concrets pour différents profils d’utilisateurs. Pour les PME, elles permettent de réduire les risques liés aux erreurs humaines comme le partage de mots de passe ou leur stockage non sécurisé, tout en simplifiant la gestion des accès (plus besoin de réinitialisations ou de politiques complexes et l’authentification devient fluide et sécurisée). Les étudiants, souvent confrontés à la perte ou à l’oubli de leurs identifiants, bénéficient d’une expérience sans stress, où l’accès aux plateformes éducatives se fait via reconnaissance faciale ou empreinte digitale, sans mot de passe à mémoriser. Quant aux développeurs, l’intégration des passkeys est facilitée par des standards ouverts comme WebAuthn et FIDO2, ainsi que des API natives proposées par les navigateurs modernes et les systèmes d’exploitation. Cette convergence technique permet de bâtir des applications plus sûres, plus ergonomiques et prêtes pour un web sans mot de passe.

Conclusion


Les passkeys ne sont pas une tendance passagère, mais le signe d’un changement profond dans notre manière d’interagir avec le web. Contrairement aux mots de passe, elles ne reposent pas sur la mémoire humaine, ni sur des chaînes de caractères vulnérables aux attaques. Elles s’appuient sur des standards ouverts et robustes comme FIDO2 et WebAuthn, portés par des acteurs majeurs tels que Apple, Google et Microsoft qui les intègrent déjà dans leurs écosystèmes. Cette transition vers une authentification biométrique ou locale sans mot de passe à saisir ni à retenir, rend l’expérience utilisateur plus fluide tout en renforçant la sécurité contre le phishing, les fuites de données et les erreurs humaines. Le mot de passe n’a pas encore disparu, mais il est désormais en sursis. Les passkeys incarnent une révolution discrète mais décisive, qui pourrait bien redéfinir les fondations de la confiance numérique dans les années à venir.
Publié le
07/10/2025
Rubrique
Cybersécurité
Auteur
Mohamed CHINY
Mohamed CHINY

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