L'anonymat sur Internet: une illusion partielle
Le fonctionnement d’Internet repose sur des requêtes ouvertes, c’est-à-dire, quand on tape une URL, le navigateur envoie des informations vers un serveur DNS afin de procéder à la résolution d’adresse. Mais celui-ci peut loguer cette action.
Les cookies (les fameux petits fichiers que le navigateur stocke) ont été pensés pour faciliter l’expérience utilisateur, comme le maintien d’une session ou la mémorisaion de préféreces d’apparence et de présentation d’une page Web, mais sont vite devenus des outils de suivi.
En d’autre part, les géants du Web, notamment les
GAFAM (Google, Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft) collectent en continue des informations sur les utilisateurs pour personnaliser les services et profiler les publicités. De nos jours, ils déclarent explicitement qu’ils utilisent nos données pour entrainer leurs modèles d’Intelligence Artificielle (après consentement bien entendu). Même les gouvernements ont également accru leur surveillance pour faire face aux menaces potentielles en mettant en place un arsenal juridique renforcé pour lutter contre le terrorisme et le blanchiment des capitaux, en l’occurrence à travers les collaborations avec les FAI (Fournisseurs d’accès Internet), les plateforme cloud et SaaS, les réseaux sociaux, les services de messageries… afin d’enquêter sur les activités suspectes, détecter les menaces, et prévenir les incidents graves…
Donc oui, la vie privée sur Internet est d’une grande fragilité, difficile à garantir, mais pas une illusion absolue.
Comment préserver son anonymat?
Comme je l’ai mentionné avant, l’anonymat total est presque impossible, mais on peut tout de même limiter l’exposition de notre vie privée en adoptant quelques mesures, comme l’utilisation des
VPN (Virutal Private Netrowk) qui sont des outils de prédilections des personnes désireuses de contourner la censure d’un contenu dans une zone géographique. Cependant, le VPN ne garantit pas l’anonymat comme on pouvait l’imaginer, car tout ce qu’il fait c’est remplacer votre IP réelle par une autre adresse IP et chiffrer le contenu. Mais si le VPN n’applique pas la politique de
no-log, alors il pourrait bien conservent votre historique de navigation, votre adresse IP et vos requêtes DNS.
Pour les surfeurs du Net qui souhaitent cacher leur identité, la solution miracle s’appelle
Tor Browser. Un navigateur favorisant l’anonymat en exploitant des protocoles de routage peu conventionnels.
Bien que Tor Browser soit souvent associé aux activités controversées sur le Darkweb, il reste tout de même un outil tout à fait légitime si on s’en sert correctement.
Pour éviter d’être pisté sur les moteurs de recherche, des alternatives existent comme
DuckDuckGo ou
Qwant. Ce dernier étant soumis au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), donc n’utilise pas de cookies de suivi.
Néanmoins, c’est aux usagers qu’incombe la majeure partie de responsabilité vis-à-vis de la protection de la vie privée en adoptant une démarche consciente des risques. En effet, des mauvaises pratiques sur les réseaux sociaux comme le partage de tout ce qui concerne notre vie privée pourrait non seulement mettre en péril cette dernière, mais aussi, nuire à la sécurité et la réputation.
Protection de la vie privée - Cadre juridique
La vie privée est protégée par un ensemble de lois qui encadrent la collecte, le traitement et la diffusion des données personnelles. Certaines loi sont propres aux pays et ont une envergure nationale et d’autres valables sur des territoires plus larges comme l’Union Européenne.
L’une des lois les plus connues est le
RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) entré en vigueur en 2018. Cette loi impose des règles strictes sur la collecte et le traitement des données personnelles dans l’Union européenne.
Le
CCPA (California Consumer Privacy Act) est une autre loi entrée en vigueur en 2020, conçue pour renforcer les droits des utlisateurs en matière de vie privée numérique. Elle s’applique aux entreprises qui collectent et utilisent les données personnelles des résidents de Californie (même si ces entreprises sont basées en dehors des États-Unis).
Sur un plan plus large on peut citer la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (ONU), notamment l’Article 12 qui stipule la protection contre les ingérences arbitraires dans la vie privée des personnes pouvant porter atteinte à l’honneur ou la réputation.
En fin, la préservation de la vie privée et la lutte contre les menaces potentielles est l’un des dilemmes les plus complexes de notre époque numérique. Cependant un équilibre entre les deux est essentiel !