L’erreur humaine: le vecteur d’attaque le plus rentable
Les cyberattaquants privilégient l’humain parce qu’il constitue le vecteur d’attaque le plus simple et le plus rentable. Selon le
SANS Institute, 80 % des organisations considèrent la manipulation humaine (social engineering) comme leur principal risque. Cette tendance est renforcée par l’usage massif de l’IA qui permet de produire des messages de phishing plus crédibles, personnalisés et difficiles à détecter.
Un simple clic sur un lien piégé peut ouvrir une brèche plus large que n’importe quelle vulnérabilité logicielle. Les données récentes montrent que le phishing reste le premier vecteur d’accès initial dans les cyberattaques en 2025 avec un coût moyen de 4,88 millions de dollars par incident. Les variantes les plus destructrices, comme le Business Email Compromise (BEC), ont généré 2,7 milliards de dollars de pertes aux États‑Unis en 2024 selon cet article de
DeepStrkie.
Les techniques utilisées (comme les faux supports techniques, demandes urgentes d’un prétendu supérieur, messages imitant des marques ou des partenaires) exploitent des biais psychologiques universels, à lsavoir l'urgence, l'autorité, la confiance et la curiosité. Le
rapport Unit 42 de Palo Alto Networks confirme que plus d’un tiers des incidents traités en 2025 commencent par une attaque de social engineering.
En ciblant directement les collaborateurs, les attaquants élargissent artificiellement la surface d’attaque de l’entreprise. Chaque employé devient une porte potentielle vers les systèmes internes même lorsque les protections techniques sont robustes. C’est ce qui explique pourquoi, dans les rapports d’incidents, le facteur humain est impliqué dans près de 60 % des brèches (toujours selon
DeepStrkie). Autrement dit, le périmètre technique peut être solide, mais le périmètre humain reste fragile tant qu’il n’est pas formé, accompagné et sensibilisé.
Les comportements qui élargissent la surface d’attaque
Certaines pratiques quotidiennes, souvent anodines en apparence, augmentent considérablement la surface d’attaque d’une organisation. L’utilisation du même mot de passe sur plusieurs services, le partage de documents sensibles via des plateformes non sécurisées ou encore l’absence de mises à jour régulières créent des points d’entrée faciles à exploiter pour un attaquant. Ces gestes répétés des centaines de fois dans une entreprise, élargissent progressivement le périmètre d’exposition sans que personne ne s’en rende compte.
À cela s’ajoute une tendance persistante à surestimer la sécurité des outils numériques. Beaucoup de personnes pensent que "c’est dans le cloud, donc c’est sécurisé", alors que la réalité dépend surtout de la configuration, des droits accordés et des usages quotidiens. Un service cloud mal paramétré, un lien de partage public laissé ouvert ou un accès administrateur accordé par facilité peuvent transformer un outil fiable en véritable vecteur d’attaque. Autrement dit, la technologie n’est pas dangereuse en soi, mais ce sont les pratiques qui déterminent le niveau réel de sécurité.
Repenser le périmètre: de la technologie à la culture interne
Dans un environnement où le périmètre n’est plus un mur fixe mais un écosystème distribué composé de postes nomades, d’applications cloud et de connexions multiples, la sécurité ne peut plus reposer uniquement sur des outils techniques. Elle doit devenir un réflexe collectif intégré au quotidien de chaque collaborateur. Les organisations qui parviennent réellement à réduire leur surface d’attaque sont celles qui instaurent une véritable culture de vigilance: des formations courtes mais régulières, des simulations de phishing pour ancrer les bons réflexes, des règles de gestion des accès simples à appliquer et une communication interne qui responsabilise sans culpabiliser.
L’objectif n’est pas de faire de chaque employé un expert en cybersécurité, mais de l’aider à devenir un acteur conscient, capable d’identifier les signaux faibles et de protéger l’organisation par des gestes numériques sûrs et cohérents.